De saint Nicolas au Père Noël
Au début du XVIIe siècle, des Hollandais émigrent aux États-Unis et fondent une colonie appelée New Amsterdam, renommée New York à partir de 1664. Quelques décennies suffisent pour répandre sur le continent américain cette coutume néerlandaise de fêter la Saint-Nicolas. Sinter Klaas devint rapidement Santa Claus.
Ce donateur attentionné, représenté sous l’aspect d’un vieillard à barbe blanche, portant un long manteau à capuchon ou parfois même des habits épiscopaux, demeurait néanmoins un personnage moralisateur. Il récompensait les enfants méritants et punissait les ingrats et dissipés. Après plusieurs décennies, la société chrétienne trouva plus approprié que cette « fête des enfants » soit davantage rapprochée de celle de l’enfant Jésus. Ainsi, dans les familles chrétiennes, saint-Nicolas fit désormais sa tournée la nuit du 24 décembre. Quant au changement de couleur de son habit de vert à rouge entre saint Nicolas et le Père Noël, l’explication est simple : une célèbre marque américaine de soda a dessiné ce vieillard en habit de la couleur représentant sa boisson pour une publicité au début du XXe siècle ; depuis, tout le monde l’a adoptée.
Dans l’Est de la France, le culte de saint Nicolas et le pèlerinage à Saint-Nicolas-du-Port étaient très populaires dès le Moyen-Age. Au XVIe siècle, les réformistes, pour détourner cette ferveur populaire, privilégièrent l’image du Christkindel, de l’Enfant Jésus.
Au Canada, pour les francophones catholiques, c’était également l’Enfant Jésus qui venait garnir le bas de Noël des enfants, la nuit du 25 décembre, alors que saint Nicolas s’occupait des petits anglophones. Le Christkindel et saint Nicolas resteront les deux principaux donateurs de cadeaux au lendemain de la première guerre mondiale.