L'interview de saint Nicolas
«Comment je suis devenu une légende»
Bonjour saint Nicolas, merci d’avoir accepté cette interview.
Bonjour. C’est vrai que je n’ai pas pour habitude d’apparaître dans les médias. Je préfère me consacrer à 100 % aux enfants, aux marins, aux boulangers, aux commerçants. Tous ceux qui me sont chers et sur qui je veille depuis plus de 1000 ans.
Au fond, on ne vous connaît pas vraiment. Tout le monde se demande qui se cache derrière cette longue barbe.
Vous savez, c’est assez simple. Je m’appelle Nicolas. Je suis né au 3e siècle. J’ai passé ma vie près de Myre, au bord de la Méditerranée. On a ajouté saint à mon nom car j’ai fait des miracles, notamment pour les enfants.
Racontez-nous !
Il faudrait des heures ! L’histoire la plus célèbre est celle de ma rencontre avec le Boucher. Un jour, je suis entré chez un homme - un boucher, donc - qui avait tué trois petits enfants. Il a vite compris que je savais ce qu’il avait fait. Il s’est enfui. Je leur ai ensuite rendu la vie.
Incroyable ! Comment avez-vous fait ?
C’est un secret. L’humanité digitale moderne croit qu’elle peut percer tous les mystères, mais celui-là ne s’explique pas. Il se raconte. C’est une légende. Je suis devenu une légende.
Le père Fouettard aussi ?
Bien sûr, il fait partie de l’histoire. Il est désagréable mais c’est un membre très important de l’équipe. S’il n’était pas là, ce serait plus difficile de rendre les enfants sages.
Vous êtes un spécialiste des apparitions fulgurantes. Cela nécessite un entraînement particulier ?
Pas vraiment. Disons qu’il faut une connaissance parfaite des maisons. Un bon animal, aussi, endurant et fidèle. C’est mon âne. Et puis il faut des vivres : pain d’épices, carottes, lait, bonbons, vin à l’occasion.
Cette façon de venir la nuit, c’est le Père Noël qui vous l’a inspirée ? (Rires)
Ah, elle est bien bonne celle-là ! Combien de fois j’ai pu l’entendre ! J’ai vécu bien avant le Père Noël. Son personnage est inspiré de moi. C’est pour cela qu’on me fête avant lui, le premier week-end de décembre. Cela dit, on s’entend très bien. C’est un bon copain.
Pourquoi êtes-vous le patron des Lorrains ? Pourquoi pas celui des Parisiens par exemple ?
Parce que mon petit doigt est conservé à Saint-Nicolas-de-Port, tout près de Nancy. Ce sont des chevaliers qui l’ont sauvé de justesse de ma tombe et l’ont apporté en Italie puis ici, au 11e siècle.
Vous avez un message spécial pour les Nancéiens et les Lorrains ?
Oui : c’est une bonne idée de faire durer les fêtes plus longtemps ! Quand on a la chance d’avoir une fête originale, il faut en profiter.
Qu’est-ce que vous aimez à Nancy ?
Je sens qu’ici j’ai vraiment une place au fond des cœurs. Je le sens surtout dans les écoles. Et puis les rues sont magnifiques, l’arrivée sur la place royale est grandiose, il y a de la musique, des danseurs. C’est vraiment la fête !